Le projet concerne l'implantation d'un village d'entreprise dans le quartier de Basseau, à proximité immédiate de la RN10 et du projet de transport collectif en site propre que prévoit de mettre en place l'agglomération.

L'appellation même de village d'entreprises, choisie par le maitre d'ouvrage témoigne de la volonté d'en faire un pôle économique singulier, porteur de valeurs symboliques fortes et fédératrices. C'est cet esprit de territoire élémentaire, autonome et cohérent que nous avons souhaité recréer en en réinterprétant les codes.
Première manifestation d'une composition bâtie structurée, le village organise le territoire avec un souci de  gestion des flux, de compacité des infrastructures, de préservation de l'environnement et de relation harmonieuse à son contexte.
De la justesse des réponses apportées à ces préoccupations matérielles  naissent des qualités d'usages qui se ressentent dans une pratique naturelle de l'espace.

Dès l'entrée, l'opération affiche une volonté de cohésion en fédérant les modules autour d'une placette paysagée qui imprègne le site comme un  prolongement visuel de l'espace public. Depuis cette incursion progressive se déploit le schéma de distribution du site avec une lecture intuitive des  circulations hiérarchisées. Le projet affirme son unité en plan par une boucle de desserte qui relie symboliquement et fonctionnellement les deux aires de  manutentions. Cet anneau permet la circulation ''en avant'' de tous types de véhicules.

L'implantation d'un village d'entreprises dans un contexte disparate, tenu par des éléments structurants forts et contrastés comme la route nationale d'un coté et le transport collectif propre de l'autre, doit autant gérer les transitions  qu'affirmer la vocation nouvelle et les ambitions du site.
Si la RN10 s’accommode assez bien de l'échelle de volumétries à laquelle conduisent les besoins d'activités industrielles, le projet installe de l'autre coté un dialogue apaisé avec son contexte résidentiel épars.
L'expression de ses volumes s'attache à dissocier chaque module depuis l'espace public ou les façades de bureaux affirment leur identité tout en s'attribuant un vocabulaire commun. Cette façade signalétique forte adopte un langage volumétrique et une implantation plus diffuse qui suscitent l'échange avec le voisinage résidentiel.

En retrait de ces pointillés affirmés, une façade légère de polycarbonate, opalescente, installe une filtre poreux et laisse deviner l'effervescence qui se trame au sein des modules. Des ouvertures très horizontales et un rideau furtif de brise soleil métallique suggère le dynamisme de cette façade qui s'appréhende par le mouvement des mobilités nouvelles qui la longent.
Plus pragmatique, les volumes d'atelier s'immiscent dans le dialogue avec des coloris qui les fondent dans la luminosité ambiante.

S'il se positionne comme une offre attractive pour les entreprises, le projet n'est pas une pépinière seulement et peu s'envisager sur la durée comme un outil par lequel vont s'affirmer et se confirmer des forces vives. Ainsi, il cherche par l'emploi de matériaux pérennes et  une mutualisation maximale des espaces à les faire interagir, susciter les synergies, catalyser les dynamiques plurielles.

Enfin, le projet s'attache à faire participer les aménagements paysagers à l'organisation, la gestion et l'insertion du village. Des alignements d'arbres protègent les bâtiments de l'échauffement et soulignent les principaux axes pour orienter le regard de l'autre coté de la  RN10 sans forcément deviner l'activité qui s'organise devant les ateliers.