Doudoune Hous(s)e

Rhabiller sa maison pour l'hiver

Localisation : Concept

Maitre d'ouvrage : CAUE 72 

Date : 2008

Phase : Concours d'idée 

proposition non retenue

Budget : 40 000€ TTC


 

Pourquoi ne pas envisager l'enveloppe d'un bâtiment comme un vêtement, que l'on enfilerai ou ôterai au grès des saisons, qui aurait tout autant des fonctions de protection aux intempéries que d'habillement au sens esthétique.

 

DOUDOUNE HOUS(S)E, est un système, global et composite, qui enveloppe le bâtiment à la manière d’un vêtement pour affronter le froid de l’hiver. Par cet accessoire adaptable et personnalisable, la maison devient un objet insolite qui émerge de son trop conformiste environnement.

 

 

 - Les consoles

Elles sont réalisées à partir d'un profil en fer plat de 40x6mm plié aux dimensions nécessaires et percé.

Ces consoles sont fixées aux murs par chevillage à intervalles réguliers. Une bande de matériau résiliant est intercalée entre la console et le mur pour limiter les transferts thermiques. La finition peut être galvanisée ou peinte.

 

- Les lames

Elles ont une double fonction :

- de maintien des tubes de film bulle

- de protection des façades au rayonnement solaire l'été, elles limitent ainsi l'échauffement de la structure maçonnée.

 

- Les tubes

Le pavillon est enfin enveloppé de tubes de film bulle. Ce produit d’emballage existant dans le commerce se présente sous forme de rouleau. Dépliés, découpés et soudés à longueur, ils sont ensuite remplis d’air pour prendre leur forme cylindrique et venir envelopper la maison à la manière d’une doudoune. L’important volume d’air qu’ils représentent est chauffé par le soleil bas d’hiver et régule les déperditions thermiques de la maison en l’isolant de l’extérieur pour lui permettre de profiter pleinement de son inertie. Déposée l’été, cette housse laisse apparaître les lames et leur donne leur fonction de protection au soleil haut.

 

Même s'il n'est pas utilisé dans la construction, le film bulles (communément appelé papier bulles) , pour peu qu'il soit envisagé comme une peau amovible et consommable est tout a fait adapté.

- Sa fonction traditionnelle d'emballage de protection pourrait mériter d'être symboliquement retranscrite pour envelopper, tel un cocon, le pavillon.

- Mi transparent, mi réfléchissant, ses réactions à la lumière selon les incidences du soleil font du pavillon un objet vibrant au fil des heures ou des conditions météorologiques.

- En polyéthylène recyclé et recyclable, il peut traverser plusieurs saisons s'il est soigneusement démonté est stocké ce n'est donc pas un vulgaire matériau jetable mais, toujours à la manière d'un vêtement, un élément réutilisable et dont le cycle de vie est parfaitement maîtrisé.

 

- Les baies

Les baies sont requalifiées, redéfinissant le rapport du pavillon à son environnement extérieur. Pour poursuivre l’objectif de performance thermique, les menuiseries sont remplacées pour des fenêtres en aluminium à double vitrage. Un cadre en bois, fabriqué en atelier vient s’insérer dans les tableaux de baies. Ces cadres intègrent les volets roulants et dissimulent le système d’accroche des films à bulle.

 

- L’extension

Le projet propose en option une extension qui redéfinit la relation avec le jardin et renforce le dispositif thermique. Véritable jardin d’hiver, cette extension étend l’espace habitable du séjour hiver comme été.

 

- L’agencement intérieur

La distribution est repensée pour s’adapter aux nouveaux usages. L’espace est recentré autour du séjour qui attrape entrée, cuisine et mezzanine pour les faire participer à un espace de vie se prolongeant sur l’extérieur par une large baie à galandage ouverte dans le mur pignon.